La cathédrale Saint-Lambert - en bronze
06-09-2013 13:45
Deux siècles après sa destruction, la cathédrale Saint-Lambert revit
Une maquette en bronze de l’ancienne cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège vient d’être réalisée. Le public pourra la découvrir pour la première fois ce week-end, à l’occasion des Journées du patrimoine. Et se souvenir de ce joyau de la Cité ardente.
Malgré les colonnes aujourd’hui placées sur la place Saint-Lambert et qui rappellent sa présence, on peine à imaginer ce que fut la cathédrale Saint-Lambert de Liège, dominant le Palais des Princes-Évêques et l’ensemble de la ville.
L’édifice fut démoli dans le contexte de la Révolution liégeoise, à partir de 1794 et jusqu’en 1820. C’était alors une manière pour les Liégeois d’abolir de façon très matérielle le pouvoir des Princes-Évêques. Nombreux sont ceux qui regrettent aujourd’hui la disparition de la cathédrale, l’une des plus grandes d’Europe.
Une maquette en bronze vient d’être réalisée et pourra être découverte ce samedi et ce dimanche à l’occasion des Journées du patrimoine, dans la cour de l’Hôtel Somzé (au 94 de la rue Feronstrée).
Elle pèse 600 kg
Il s’agit de la reproduction la plus fidèle à cette heure de l’ancienne cathédrale. Une maquette des années 1970 existe bel et bien et est exposée au Grand Curtius. Mais les fouilles réalisées en 1990 et l’analyse de documents iconographiques ont permis de mieux connaître la cathédrale. Si certaines zones d’incertitudes persistent tout de même, elles ont fait l'objet d'interprétations et se rapprochent de la vérité architercturale et historique.
Déposée sur un socle de 1,2 mètre de hauteur, la maquette mesure elle-même 1,20 mètre de hauteur, 1 mètre de largeur et 2 mètres de longueur. Elle pèse quelque 600 kg. En plus du designer et maquettiste auquel a été confiée sa fabrication (lire ci-dessous), une large équipe d’historiens, spécialistes en tous genres et amoureux de Liège se sont rassemblés pour mener à bien ce projet.
Reste à présent à savoir où la maquette sera déposée de façon permanente. Il était dans un premier temps question de l’exposer sur la place Saint-Lambert, à l’emplacement de l’ancienne cathédrale. Mais les autorités ne cachent pas leur crainte du vandalisme. Un autre lieu sera peut-être choisi ou une formule permettant de la protéger envisagée. Une réflexion est en cours à ce sujet.
« Les meilleures techniques ont été employées »
Ce monument de bronze, à vrai dire, est une copie d’une maquette en carton réalisée auparavant, ainsi que l’explique le maquettiste et designer qui a dirigé sa réalisation, Pierre Jacob. «On a scanné la maquette à l’aide d’appareils photos qui la captent en trois dimensions», indique-t-il. À l’aide de programmes informatiques, les volumes ont été interprétés, reproduits et redessinés, mais aussi complétés pour les éléments historiques dont la trace a disparu.
Le tout a été moulé en cire, permettant de réaliser la maquette en bronze. «Le bronze, c’est pour l’éternité. Donc elle ne va pas se dégrader», ajoute Pierre Jacob.
«La prouesse dans cette réalisation, c’est que c’est une première mondiale. On a compilé toutes les techniques existantes pour en faire un objet contemporain. Il y a par exemple les techniques artisanales de coulée à la cire perdue, j’ai choisi le meilleur fondeur de Belgique, le logiciel informatique, etc. On a utilisé toutes les techniques adéquates. Un artisan, lui, va utiliser ses outils, sans pour autant avoir un œil sur les techniques qui existent déjà et qui pourraient lui faire gagner du temps. Moi, ce n’est pas mon propos. Ce que je veux essayer de faire, c’est utiliser les meilleures techniques, les plus adéquates, pour arriver à un résultat qui soit le plus juste possible», commente encore Pierre Jacob, à propos de la réalisation de ce travail.
B.H.
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